28 mars 2012
Comment les meilleures choses sont perverties
C’est un fait, toutes les statistiques le prouvent, le syndicalisme français a très peu d’adhérents cotisants et les sympathisants sont de plus en plus circonspects. Ce fut à l’époque un bien pour les travailleurs jusqu’ à ce que les partis-pris catégoriels et politiques commencent à le détourner de sa vocation première. Ensuite, trop de militants oeuvrérent pour leur intérêt personnel (promotions professionnelles, avantages en nature ...) qui les ont éloignés des bases du syndicalisme. Plus grave encore, certains d’entre eux, en atteignant les limites de leur (in)compétence, se transforment en chefaillons zélés et cyniques pour se maintenir, coûte que coûte, à leur poste. Résultat le droit de s’insurger disparaît et laisse la place au harcèlement. Ces chefaillons (surnommés Nabo Léon) rajoutent leurs sarcasmes à la pénibilité du travail et nous assistons dans toutes les entreprises à des suicides d’employés saturés, stressés et désespérés.
Les élections successives avaient prévu de développer la démocratie participative dans les assemblées où les projets politiques pourraient être élaborés et débattus pour améliorer la vie des citoyens. Nous ne pouvons que constater ce que produisent un trop grand nombre de ces assemblées (conseils généraux, départementaux et municipaux, sans parler des sessions de l’Assemblée Nationale et du sénat) : de vrais dialogues de sourds non appareillés. La démocratie va à vau-l’eau.
Cette semaine nous avons assisté au conseil municipal du Crès à une mascarade honteuse élaboré par notre municipalité plus partisane que jamais. Une partie de l’opposition, s’est insurgée, vainement, hélas. Voici les faits. Mr le Maire qui se présente comme ancien syndicaliste propose de faire voter une motion pour soutenir les agents de l’ONF qui s’insurgent contre les suppressions d’emplois et leurs conditions de travail conduisant certains d’entre eux au suicide. Cela peut paraître justifié noble et généreux, il faut cependant pousser l’analyse plus loin.
1- La commune du Crès ne travaille pas avec l’ONF comme le font certaines villes ou villages.
2- Mr Le Maire malgré ses alliances opportunistes pour des élections est loin d’être un écologiste. Le bilan de son mandat le prouve (lire Agenda 21 dans ce blog et, plus récemment le débroussaillage du chantier des républiques).
3- Pourquoi avoir choisit l'ONF ? alors que de nombreux autres corps de métiers souffrent : France Télécom, Police, Gendarmerie, la Poste, les fonctionnaires de l’Agglo (voir midi libre de cette semaine). La liste est hélas fort longue. Depuis plus de 10 ans le « service public » s’est dégradé ; alors pourquoi ces regrets tardifs ? et pourquoi en conseil municipal ?
4- Est-ce qu’un conseil Municipal a été conçu pour engager la population à faire du syndicalisme de cette façon ?
5- Est-il normal qu’on oblige, sans son avis, l’ensemble d’une population sur des actions dont on ne connaît qu’une version des faits, la version de Mr le Maire. Objectivement, c’est au moins une indélicatesse qui devient coutumière et pourrait être assimilée à un abus de pouvoir.
Il est cependant indispensable de connaître le mal à sa racine et d’en démonter les rouages pervers : Les chefaillons prolifèrent et la société en est malade.
InfoLeCrès
18:44 | Commentaires (0) | | Facebook | |
Les commentaires sont fermés.