INFO LE CRES

A travers les siècles, le territoire actuel de la commune fait partie des biens des multiples seigneurs, qui, par achat, héritage, donation, mariage et plus rarement butin de guerre, l’inscrivirent à leur patrimoine.

De cette situation naquirent des différends qui loin de s’estomper avec le temps, au contraire s’envenimèrent.

Il est vrai que les ancêtres de nos voisins actuels, de part leur attitude parfois «dominatrice» ne firent pas toujours le nécessaire pour calmer le jeu. Le caractère «tendancieusement  gaulois» des uns et des autres était difficile à amadouer.

Face à cette incompatibilité d’humeur évidente, et afin peut-être, d’éviter un conflit armé de fourches et de râteaux ; les Cressois, dès 1844, adressent au préfet  une  pétition  par laquelle ils souhaitent que «le hameau du Cres et Salaison» soit érigé en commune indépendante.

1791-1792-1793, malgré quelques aménagements,  la contribution foncière ne distingue  nullement la propriété du Cres de celle de Castelnau et sur l’état du nombre des officiers municipaux de chaque commune, Le Cres ne figure pas comme commune. C’est toujours une simple dépendance (paroisse) de Castelnau.

Il faut dire que, dans son rapport, le commissaire enquêteur de la préfecture note à propos des édifices publics du Cres :

« Une église et un presbytère en mauvais état, un cimetière dans lequel les corps sont à peine recouverts de 50 cm de terre, un puits avec un peu d’eau et en mauvais état, l’existence d’une école privée de filles dans une maison louée à cet effet, mais pas d’école laïque. »

L’Affaire n’est pas simple. Les dépenses prévues générées par les nouvelles responsabilités sont évoquées mais ne motivent pas un abandon possible d’indépendance.

11 ans durant Castelnau fait la sourde oreille. Les demandes, suppliques et  réclamations diverses  continuent de circuler.

1872 verra s’accélérer la procédure et le 18 septembre de cette année, le préfet de l’Hérault, signe l’arrêté proposant la séparation.

Après une lutte quasi quotidienne qui dura plus de quarante ans, le premier Conseil municipal, composé de dix membres, devait être élu le 17 novembre 1872.

Mais tout n’était pas gagné.

Devenu autonome, Le Cres gambadait allègrement de rochers en bouquets de romarin et enjambait fièrement le Salaison, provoquant  un constat menaçant qui  disait……….

« …qu’il pourrait bien se faire que Le Cres, ignorant le chiffre de ses revenus futurs, fasse des dépenses dont le montant excéderait  ses ressources à venir… ».

Extraits de : « LE CRES- Histoire d’un village en garrigue » de P. Reboulin