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23 janvier 2014

QUALITE DE L'EAU POTABLE : Les vrais chiffres de la pollution de la nappe phréatique du Crès

Capture d’écran 2014-01-09 à 22.01.38.jpgL'eau potable du Crès, de Jacou, de Vendargues et de St Aunes contient du Tétrachloroéthylène (TCE) depuis plusieurs années, c'est un fait. Cette pollution provient de la nappe phréatique du Crès dont l'eau, bien que polluée au TCE à un niveau élevé, est injectée dans le réseau d'eau potable de ces villes. Force est de constater que nous sommes, pour l'instant, les seuls à trouver cette situation anormale et surtout inacceptable (voir ICI).

En attendant la réponse de la Préfecture, que nous avons alertée (voir ICI), revenons aux données disponibles (base de donnée ADES) afin d'éclairer les plus sceptiques, en particulier le Maire du CrèsP. BONNAL, qui nous accuse d'affabulations et de manipulation de la vérité (voir ICI).

Petit Rappel : Une eau est dite potable si elle respecte simultanément plusieurs critères, imposées par la loi, que l'on peut classer en 4 grandes catégories (source Wikipedia) :

Organoleptiques : Pas de saveur ni d'odeur, coloration: inférieure à 20 u de l'échelle colorimétrique au platine-cobalt, turbidité: inférieure à celle d'une solution de mastic de 10go/100ml, pH de 6,5 à 9.

Microbiologiques : Pas de germes parasites ou pathogènes (les germes tests sont les colibacilles et les streptocoques fécaux).

Physico-chimiques : matières organiques  < 2mg/l, matières minérales < 2g/l et <25mg/l (nourrisson, femme enceinte), sulfates < 250mg/l, Chlore < 200mg/l, sodium < 150mg/l, magnésium < 50mg/l, aluminium total < 0,2mg/l, dureté : entre 7 et 30¡ hydrotimétriques .

Toxicologiques : C'est là que ça devient intéressant. Vous trouverez, ci-dessous, les normes et les valeurs à ne pas dépasser en noir. On vous a rajouté en rouge les valeurs maximales mesurées dans la nappe phréatique du Crès (forages du Parc Robert F3) au cours des dernières années. En bleu, pour comparaison, les concentrations de ces mêmes polluants dans un forage d'eau potable situé à proximité (Castenau-le-Lez).

Substances chimiques indésirables, taux maximum admissibles :

Acrylamide :                        0,1 micro.g/l    0,05micro.g/l       non mesuré
Benzène :                              1 micro.g/l     0,25 micro.g/l       2,5 micro.g/l
Bore :                                    1 mg/l           0,04 mg/l            0,058 mg/l
Bromates :                           10 micro.g/l      1,5 micro.g/l       non mesuré
Chlorure de vinyle :              0,5 micro.g/l     0,25 micro.g/l    0,25 micro.g/l
Cuivre :                                  2 mg/l            0,03 mg/l           0,025 mg/l
1,2 dichloréthane :                3 micro.g/l      0,5 micro.g/l         15 micro.g/l
Epichlorhydrine :               0,1 micro.g/l      0,05 micro.g/l     non mesuré
Fer :                                   200 micro.g/l       39 micro.g/l         62 micro.g/l
Fluorures :                           1,5 mg/l           0,07 mg/l               non mesuré
Hydrocarbures dissous :     10 micro.g/l     50 micro.g/l      25 micro.g/l
Manganèse :                          50 micro.g/l     15 micro.g/l         15 micro.g/l
Nitrites (NO2) :                     0,1 mg/l          0,025 mg/l              0,01 mg/l
Nitrates (NO3) :  50 mg/l  (25 mg/l, nourrisson)  35 mg/l          35 mg/l
Oxydabilité au MnO4K :            5 mg/l            0,8 mg/l                   1 mg/l

Somme Tétrachloroéthylène + Trichloréthylène :

10 micro.g/l. (4 micro.g/l, nourrisson)   37 micro.g/l     0,75 micro.g/l

1721056419.jpg

Evolution de la concentration en Tétrachloroéthylène (2005-2013)


Substances toxiques, taux maximum admissibles :

Arsenic :                            10 micro.g/l      2,5 micro.g/l        2,5 micro.g/l
Cadmium :                          5 micro.g/l       0,5 micro.g/l        1,0 micro.g/l
Cyanure :                          50 micro.g/l          5 micro.g/l        2,5 micro.g/l
Chrome total :                   50 micro.g/l          5 micro.g/l           5 micro.g/l
Mercure :                            1 micro.g/l    0,25 micro.g/l       0,25 micro.g/l
Nickel :                             20 micro.g/l          5 micro.g/l           5 micro.g/l
Plomb :                             10 micro.g/l          6 micro.g/l           5 micro.g/l
Antimoine :                         5 micro.g/l       2,5 micro.g/l        2,5 micro.g/l
Sélénium :                        10 micro.g/l           5 micro.g/l           5 micro.g/l
Hydrocarbures HAP :     0,1 micro.g/l       0,1 micro.g/l         non mesuré
Benzo 3-4 pyrènes :       0,01 micro.g/l    0,0075 micro.g/l   0,005 micro.g/l

Comme tout le monde peut le constater, même les non-spécialistes, plusieurs critères de potabilité sont dépassés (TCE, hydrocarbure dissous, Epichlorhydrine, ...) et plusieurs autres sont proches de la limite dans la nappe phréatique du Crès.

Autre information intéressante et particulièrement éloquente; le tableau complet de toutes les analyses réalisées pour le forage du Parc Robert F3 (Cliquez ICI pour l'afficher).

La liste des produits chimiques analysés est très très longue n'est ce pas ? 11 pages ! La nappe phréatique du Crès a été clairement placée sous étroite surveillance depuis plusieurs années. C'est bien le signe qu'il y a un problème qui préoccupe les autorités sanitaires.

Mais c'est encore bien pire, si on regarde les analyses du forage F1 (toujours au Parc Robert, nappe phréatique du Crès), heureusement fermé en 2005. Les concentrations en TCE y dépassaient les 65 micro.g/l (cliquez ICI).

Et avant la fermeture de ce forage, où allait l'eau pompée à votre avis ?

Malheureusement, si la pollution de la nappe phréatique du Crès est avérée, son origine n'a toujours pas été identifiée et aucune mesure pour la résorber n'a été prise. Pensez vous que cela soit normal ? La mairie du Crès nous a répondu que oui. Nous, nous disons avec force NON !

Les pouvoirs publics continuent d'autoriser d'utilisation de l'eau de la nappe phréatique du Crès dans le réseau d'eau potable. Pour se faire, la concentration en TCE est maintenue en dessous de la valeur limite légale en diluant l'eau polluée de la nappe phréatique du Crès avec d'autres ressources en eau (voir ICI). Trouvez vous cette manipulation acceptable ? La mairie du Crès dit que oui. Nous SUREMENT PAS !

Espérons que le Préfet fera fermer le forage du Parc Robert ce qui permettra d'améliorer nettement la qualité sanitaire de l'eau potable fournie aux villes du Crès, de Jacou, de Vendargues et de St aunès ! Ce sera la meilleure preuve que nous avions raison de donner l'alerte et que la mairie a, une fois encore, choisi  le mauvais camps.

C.Q.F.D.

InfoLeCres

COMPLEMENTS D'INFORMATION :

Fiche de surveillance du forage du Parc Robert signalant la pollution au TCE depuis 2007 (source des données ICI)

Capture d’écran 2014-01-22 à 21.53.42.jpg

Même constat de L'Agence de l'eau RMC :

Capture d’écran 2014-01-22 à 21.57.22.jpg

 

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Les autres articles d'ILC à lire sur ce sujet :

3- SCANDALE DE L'EAU POTABLE AU CRES, JACOU, VENDARGUES ET ST AUNES : Qui sont les (ir)responsables !?

2- POLLUTION DE LA NAPPE PHREATIQUE : La réponse du Maire Pierre BONNAL

1- La Nappe Phréatique au Crès gravement polluée : La mairie s'en tamponne le coquillard !


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Commentaires

Le 25/ 01/2014 à 18h 30 salles G. Brassens Mr le candidat à sa réélection fera sa propagande lors d’une réunion publique. Ne doutons pas qu’avec la mauvaise foi qui l’anime bien des contre-vérités vont être assénées à l’audience. Dans les Conseils Municipaux, comme beaucoup de fats, il ne cesse de se valoriser en proclamant. «Quand j’étais à la fac de, ou quand je faisais des études de, et de, etc.» Osant même traiter les membres de l’opposition «D’ignares qui ne comprennent rien !». Je ne reprendrai pas ces fameuses citations qu’il publie sans en comprendre le contenu. Ce n’est pas le sujet d’aujourd’hui. Il est donc primordial d’aller à son meeting. Nous pourrons alors lui poser toutes sortes de questions et le mettre en face des vérités qu’il nie ou occulte. On pourra lui demander par exemple, quand il affirme qu’une petite quantité de produit nocif dans l’eau «Ce n’est pas grave !» : Ce qu’il pense de l’homéopathie. S’il dit que c’est de la «foutaise». Nous le publierons sur les réseaux sociaux et, le ferons savoir à certains laboratoires pharmaceutiques. En attendant ceux qui prennent des médicaments quotidiennement. Par exemple, les malades à qui l’on a prescrit des médicaments qui contiennent des substances qui bloquent la dégradation de la dopamine ou de son précurseur dans le cerveau (pour garder des concentrations élevées le plus longtemps possible) pourront remercier leur bienfaiteur. Ceci n’est qu’un exemple parmi tant d’autres mais reste applicable à toutes les molécules pharmaceutiques. C’est l’addition des mélanges incontrôlées qui potentialise les méfaits sur l’organisme Pourront aussi le remercier tous les parents qui ont des enfants en bas âge ou des proches âgés Soyons donc nombreux à son rendez-vous, c’est VITAL !

Écrit par : Collaro | 22 janvier 2014

Bonjour ILC,
C'est clair, argumenté et très bien expliqué comme d'habitude. Un beau démenti qui relègue les accusations de la mairie à la poubelle. Une place qu'elles n'auraient jamais du quitter.
Il me tarde de voir la tête du Maire à son meeting de Samedi. Il faut le filmer, je suis sur qu'il ne pourra pas s'empêcher de dire ses cxxxxxxxies habituelles.

Écrit par : Laurence | 23 janvier 2014

Bonsoir,
Je suis bien d'accord avec vos conclusions. Il faut fermer ce forage pollué. Ce que j'aimerai savoir maintenant, c'est pourquoi il n'a pas été fermé plus tôt, puisque la pollution date de presque 10 ans ? C'est encore une affaire de gros sous ? J'imagine en effet que fermer ce forage implique acheter le volume d'eau équivalent ailleurs (eau du bas Rhone ...).
De là à dire que certains responsables ont décidés de faire des économies sur le dos de notre santé, il n'y a qu'un pas.

Écrit par : Hervé | 23 janvier 2014

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